"Je ne suis pas le corps"

On entend souvent en spiritualité :
« Je ne suis pas le corps". Et pourtant… si vous observiez de plus près, vous verriez que "vous êtes le corps". Mais pas "seulement" lui. Vous n’êtes pas enfermé dedans — "vous êtes aussi tout, et rien."
On entend souvent en spiritualité :
« Je ne suis pas le corps". Et pourtant… si vous observiez de plus près, vous verriez que "vous êtes le corps". Mais pas "seulement" lui. Vous n’êtes pas enfermé dedans — "vous êtes aussi tout, et rien."

Regardez honnêtement : qu’est-ce que « le corps » ? Pas une chose fixe, mais un flux de sensations, d’énergie vibrante, en perpétuel changement. Là où vous croyez à une limite — entre votre corps et une chaise, entre votre peau et l’air — il n’y a aucune frontière réelle. Ce sont des idées, des concepts appris.

Quand vous pensez au corps, il semble solide, figé, séparé.
Quand vous le ressentez, il devient mouvant, insaisissable, vivant.

En vérité, rien n’est séparé : le corps inclut l’univers entier. Il dépend du soleil, de l’eau, de la nourriture, de l’air, de la poussière d’étoiles. Il est le monde en vous, et vous dans le monde.

Le fameux « je ne suis pas le corps » pointe au départ vers la libération de l’identification exclusive à la forme, mais il peut glisser vers une dissociation : croire qu’on doit ignorer le corps, qu’il n’est qu’une illusion.

L’illusion, ce n’est pas le corps réel — c’est l’idée que vous en avez. C’est ce « moi » mental qui croit habiter un véhicule, vouloir s’éveiller, s’identifier à ceci ou cela. Cette tension-là est la racine de la séparation.

Le vrai corps, ce n’est pas un objet. C’est le vécu pur, la Conscience elle-même, inséparable du tout. Le ressentir, danser, chanter, bouger, explorer ses sensations… est un chemin puissant vers l’Unité.

Plongez profondément dans le corps… et vous verrez qu’il n’y a, en fait, "aucun corps".

Rien à saisir. Tout à être.

Joan Tollifson