Métamorphose
La quête d’amélioration de soi se nourrit d’une impression de vide à combler. D’un moi séparé du tout. Inachevé et ayant besoin de se parfaire.
Elle s’appuie sur la pensée.
Elle s’appuie sur l’idée du temps.
La pensée fractionne et façonne l’illusion d’une existence cloisonnée.
Elle trace des lignes autour de ce qui est, en réalité, fluide et indivisible.
La fragmentation est une construction mentale, la superposition d’un cadre conceptuel sur le flux du vivant.
La véritable métamorphose ne naît pas d’un effort mais d’un accueil entier, inconditionnel de ce qui est.
D’une Présence habitée
Qui reconnaît l’unité du Réel.
Où « chaque chose » trouve naturellement sa place.
Où tout est inclus.
Cela ne signifie pas que la transformation n’ait pas d’intérêt.
Mais depuis cette Présence, il est vu qu’elle est spontanée.
Le changement advient de lui-même. Sans auteur(e).
Et l’idée du temps ?
Elle perd toute densité, tout fondement.
Elle se fond dans le mouvement, tourne sur elle-même.
Aspirée dans ce fond ouvert.
Elle rejoint l’immobile émouvant.
Depuis la Présence, il est reconnu que la Vie ne lutte jamais, elle répond.
Elle danse avec ce qui surgit.
Elle s’accouple, s’arrondit et s’accomplit.
Indéfiniment.