Vois l’arbre.
Il ne se demande pas s’il est ou non la meilleure version de lui-même.
S’il pousse correctement.
S’il a le bon comportement.
Il est, simplement.
Ses feuilles bruissent au vent.
Ses racines plongent dans la terre, sans commentaires.
Vois la rivière.
Elle ne s’attarde pas sur les obstacles qu’elle contourne.
Elle ne se reproche pas de les avoir évités, elle ne juge pas son trajet.
Que se passerait-il si, comme elle, nous laissions l’instant s’écouler sans résistance?
Et vois les nuages.
Ils passent dans le ciel, sans se soucier de leur image.
Souples, légers sans chercher à faire de l’effet.
Pouvons-nous regarder les pensées, les émotions, les sensations de la même façon?
Sans nous soucier de leur effet ?
Les voir comme un simple jeu (sans y entrer) de formes apparaissant et disparaissant dans l’Immensité que nous sommes ?
En l’absence de toute saisie, de mise en sens ou d’interprétation, reste-t-il encore un « soi » séparé ?
Ou seulement la Vie qui se déploie,
Librement, ici et maintenant ?
Ainsi ne demeure plus que la simplicité d’être, sans artifices.
Tout est Ce qui est, tel que c’est.
Tout à la fois déjà accompli et infiniment inaccompli.