Ce n’est pas la fin de la souffrance dont il s’agit mais plutôt la capacité profonde de considérer la souffrance physique et psychologique comme une partie inhérente de la condition humaine. La souffrance n’est pas une anomalie ou un défaut ; elle est cousue dans le tissu même de l’existence.
La douleur physique naît de la fragilité du corps, tandis que la souffrance psychologique naît de la tendance de l’esprit à s’accrocher, à résister et à raconter sans fin l’histoire de « moi » dans un monde qui semble séparé et incertain.
Voir cela clairement, ce n’est pas nier ou rejeter la souffrance, mais la comprendre comme un aspect intégral de l’être humain. Il s’agit de reconnaître que la souffrance n’est pas quelque chose à vaincre ou à éradiquer, mais quelque chose qui doit être observé et pris en compte.
Ce déplacement ne fait pas disparaître la souffrance, mais il transforme notre rapport à elle. La résistance et l’identification qui amplifient la douleur commencent à se dissoudre, et ce qui reste est une vision plus claire de la souffrance comme faisant partie du flux naturel de la vie.
Cette compréhension apporte une libération tranquille, non pas de la souffrance elle-même, mais de l'illusion qu'il s'agit de quelque chose de personnel ou de mauvais. Cela ouvre la porte à la compassion, tant pour soi-même que pour les autres, car nous réalisons que cette condition est universelle.
De cette façon, la capacité de voir la souffrance telle qu’elle est ne met pas fin à la douleur, mais elle en adoucit les contours, laissant place à une acceptation plus profonde et à une paix dans l’inévitable.
C'est l'amour universel et la paix qui dépasse l'entendement.
C'est L'Éveil.
Michael Markham